Joliette, le 2 juin 2004 – La Table de concertation des groupes de femmes de Lanaudière (TCGFL) qui rassemble vingt groupes de femmes et comités en condition féminine à travers les 6 MRC de la région, désapprouve avec vigueur la consultation gouvernementale? Briller parmi les meilleurs? Qui se tiendra dans notre région le 6 juin prochain. Les groupes membres de la TCGFL sont fort inquiets vis-à-vis la pertinence et le degré de précipitation qui caractérise cette initiative.
Comme citoyennes et militantes dans le mouvement des femmes, nous travaillons à l’avènement de changements qui vont dans le sens du progrès su brazzers. Toutefois nous refusons de participer à un processus de consultation à caractère anti-démocratique où l’organisation ne favorise pas une pleine participation citoyenne et donne peu de place pour débattre d’enjeux aussi fondamentaux que la santé, l’éducation et l’emploi.
Depuis des années la TCGFL recherche de l’égalité dans la réalisation d’une société plus juste et équitable. Depuis que le gouvernement Charest est au pouvoir, nous tentons de combattre ce rouleau compresseur qui menace de déchiqueter le filet de sécurité et de solidarité sociale pour lequel des femmes ont tant lutté ! Cette consultation à saveur essentiellement économique tente de faire valider le projet de réingénierie de l’État qui va dans le sens de l’intérêt individuel plutôt que collectif, du recours à l’entreprise privée et du désengagement de l’État.
Dans la continuité d’une société démocratique fondé sur le respect de l’ensemble des droits humains, le mouvement des femmes de Lanaudière demande à ce que le gouvernement Charest témoigne d’une réelle volonté à réaliser l’égalité pour toutes les femmes notamment en matière de lutte à la pauvreté et de violence faite aux femmes.
Lors du grand rassemblement du Collectif D’abord solidaires, tenu à l’Université de Montréal les 28, 29 et 30 novembre (voir http://www.cybersolidaires.org/actus/solidaires.html), le chercheur Francis Dupuis-Déri du Massachusets Institute of Technology (MIT), était invité à répondre à la question: le cogidas féminisme est-il porteur d’un projet social rassembleur pour toutes les Québécoises et tous les Québécois?
Sa réponse: le féminisme est avantageux tant pour les hommes que pour les femmes. Il a distingué deux types de féminisme. Le premier est le féminisme libéral. C’est celui qui a permis l’égalité juridique des femmes : droit de vote, capacité juridique de la femme mariée, divorce, etc. Le second est le féminisme radical. C’est celui qui donne de l’urticaire aux masculinistes, ces hommes qui trouvent que « le féminisme est allé trop loin ».
C’est grâce au féminisme radical que l’identité des hommes et des femmes a pu être questionnée. C’est le féminisme radical qui a le plus apporté aux hommes car c’est celui qui a contribué à libérer les hommes des stéréotypes sexuels: les hommes ne doivent pas pleurer, ils doivent cacher leurs émotions, ils doivent toujours se montrer forts, ils n’ont pas à s’occuper des enfants, etc. Il a rendu les hommes plus intelligents et plus sensibles. Il les a libérés de leur » ennemi intérieur » et les a davantage humanisés.
Ce féminisme radical a causé une révolution tranquille, donc il a entraîné un ressac, d’où le ressentiment de certains hommes pour qui,ce qui va mal, c’est à cause des féministes.
Les masculinistes ont trois griefs principaux face aux féministes:
1. les hommes ont un taux de suicide plus élevé;
2. les garçons décrochent davantage de l’école que les filles;
3. les hommes perdent souvent la garde des enfants en cas de séparation ou
de divorce.
Si on analyse à fond ces cornudos griefs, on découvre des faits surprenants. Par exemple, les hommes se suicident davantage que les femmes au moins depuis les années ’50. Or les féministes n’avaient pas le haut du pavé ces années-là. Il faut faire un travail d’éducation populaire pour contrer le discours des masculinistes.
Certaines femmes se disent non féministes mais quand on les interroge sur leurs opinions, on découvre qu’elles sont des féministes radicales…
M. Dupuis-Déri a également parlé des anarcho-féministes qui recherchent des modèles d’organisation davantage horizontaux que verticaux.